
Alexandra : professeur de Yoga
Categories : Coq "IN", publié le : 30/05/2017
1) Peux-tu te présenter rapidement?
Je m'appelle Alexandra, j'ai trente ans, et après m'être longtemps cherchée à travers diverses voies, en particulier dans les milieux artistiques - écriture (un livre anecdotique publié il y a 8 ans), photographie (beaucoup de books de comédiens), et musique (quelques concerts aux côtés d'Arnaud Fleurent-Didier) - j'ai fini par me trouver enfin en atterrissant par hasard sur un tapis de yoga, discipline dont je me suis éprise au point de choisir de l'enseigner !
2) Quels ont été tes premiers contacts avec le yoga ? Correspondaient-ils à des aspirations personnelles particulières ?
Loin de là ! Alors que j’étais inscrite dans une salle qui proposait divers cours (je pratiquais le pilates et la barre au sol à cette époque), je me suis laissée tenter un midi par ce fameux yoga dont j'entendais de plus en plus parler. Et ce fut... catastrophique ! Totalement inadapté à la débutante que j’étais ! Tous les clichés que je redoutais avant de pousser la porte étaient au rendez-vous… J'avais passé une heure à chanter des "Om" et des mantras en sanskrit, assise en tailleur, à me demander ce que je faisais là lorsque la prof nous incitait à respirer uniquement avec la narine droite pour stimuler notre feu intérieur... Pratique très intéressante du reste, lorsqu’on a déjà brisé la glace, mais pour une néophyte, déroutante au possible !
Il m'aura fallu quelques mois pour digérer cette expérience peu concluante avant d'assister de nouveau à un cours, avec une autre professeur, qui, elle, m'a conquise. Tant et si bien que je me suis mise à assister à chaque classe qu'elle proposait, pendant plusieurs mois. J'avais l'impression de vivre enfin : mes gestes, mes pensées, mon souffle, et même mon sommeil, tout était désormais fluide, dénué d’entrave. Finalement, en yoga, comme en amour, il s’agit juste de trouver la bonne personne !
3) Quelle(s) forme(s) de yoga pratiques-tu et enseignes-tu ? Quelles en sont les grandes caractéristiques ?
J’enseigne le Hatha et le Yin, car ce sont les styles de yoga qui me parlent et me ressemblent le plus, mais j’aime contrarier ma nature et contrebalancer ce vers quoi je tends spontanément en assistant à des cours dynamiques, et c’est pour cette raison que je pratique beaucoup le Vinyasa, un yoga très fluide, plus en mouvement que ceux que je propose.
Le Hatha a l’avantage d’être accessible à tous, y compris aux débutants, et permet d'appréhender son corps dans le maintien postural (une autre vision de l'effort !), tout en portant une attention particulière au souffle. C’est le plus classique pourrait-on dire, celui dont découlent les autres formes de yoga. La base, en somme ! Pour simplifier, si quelqu'un vous dit "faire du yoga", sans toutefois savoir exactement quel style en particulier, il s'agira très probablement de Hatha.
Quant au Yin, il s'agit d'une discipline étroitement liée à la médecine chinoise, un yoga contemplatif où l'on demeure de plusieurs minutes dans chaque posture. L'abandon du corps à l'attraction terrestre, dans une passivité bienvenue mais non dénuée d'intensité, offre un chemin inédit vers un autre travail énergétique - plus profond, plus introspectif - et permet de relâcher peu à peu toute forme de tension. On y sollicite autant la souplesse du corps que de l’esprit, car ces longues plages d’immobilité constituent bien souvent un sacré challenge, un voyage dont on ressort grandi.
4) Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui voudrait débuter la pratique du yoga ?
Le tout premier, ce serait déjà de se lancer, bien sûr ! Ne soyez pas intimidés par les prouesses de jeunes contorsionnistes sur Instagram, ou au contraire, oubliez le cliché du yoga réservé aux mamies : gardez l’esprit ouvert, sans crainte ni a priori, et laissez-vous surprendre ! Quoique vous rechercherez en vous installant sur votre tapis, vous trouverez bien plus que ce à quoi vous vous attendez.
Le second, c’est d’accepter et d’embrasser pleinement son statut de débutant ! Je crois dur comme fer en l'adage suivant : "ce n'est pas l'élève qui doit s'adapter au yoga, mais le yoga qui doit s'adapter à chaque élève". Aussi, il importe d’y aller à son rythme, de prendre le temps de retrouver sa proprioception, de redécouvrir son corps, son potentiel comme ses limites, sans céder à la moindre impatience, en restant bienveillant envers soi-même.
Il existe de nombreuses postures, et toutes s'accompagnent de variations susceptibles d'offrir au pratiquant la meilleure expérience possible, le juste équilibre entre effort et lâcher-prise. À vous de les apprivoiser avec humilité, et surtout avec plaisir, et les progrès seront alors très vite au rendez-vous !
J’en viens dès lors au troisième et dernier conseil : rester motivé ! Se familiariser avec les principales postures et enchaînements, afin de se laisser de plus en plus porter (et donc, de moins penser !), dépendra davantage de votre régularité que du temps global que vous y passerez : certes, à raison d'un cours d’une heure par semaine, on commence à éprouver certains changements - de la fluidité, une sensation d'aise, de liberté - au bout d'un mois déjà. Mais l’idéal, si la motivation suit, sera d’ajouter à cette session hebdomadaire quelques minutes de pratique personnelle, chaque jour (ne serait-ce qu'un quart d'heure !), pour s’assurer une vitalité physique ainsi qu'une clarté mentale sur le long terme. Un petit investissement qui rapporte gros !
5) Justement, pourquoi le yoga est-il bon pour la santé selon toi et qu’est-ce qu’il peut apporter ?
Il existe énormément de témoignages sur les effets positifs du yoga au-delà du bien-être général procuré, quant à son impact réel sur la chimie du corps et sur la neurobiologie, d’où l’existence d’ailleurs de la yogathérapie. Beaucoup de médecins l’intègrent dans les hôpitaux en complément de certains traitements lourds, tels la chimiothérapie, d’autres le proposent en tant qu’alternative aux anxiolytiques : il y a une véritable révolution qui s’opère, même si elle reste discrète, et c’est formidable !
Le yoga, en faisant fi du clivage corps/esprit, nous réconcilie avec l’idée ou l’image que nous avons de nous-mêmes, nous rappelle que nous sommes bien plus que ce à quoi nous nous raccrochons parfois - notre physique, notre carrière… - et que les maux qui nous traversent, qu’ils soient ressentis dans la chair ou mentalement (ce qui va souvent de pair, d’ailleurs), n’ont rien à voir avec notre identité profonde, qu’il s’agit simplement de climats, d’une météo changeante, lesquels n’altèrent en rien la richesse du paysage.
Si dans un premier temps, il est plus facile de constater les changements physiques - la force et la souplesse que l’on gagne, l’amélioration de la posture, l’amplitude de mouvement retrouvée - le plus gratifiant reste de réaliser à quel point on en sort grandi sur le plan émotionnel, le calme, la lucidité qui viennent prendre place à l’intérieur, et dans leur sillage, beaucoup d’autres sentiments galvanisants, l’envie de vivre à fond, mais de façon plus juste aussi.
On se découvre une boussole interne, la vie devient plus simple, le sens des priorités s’affûte, les choix se font presque d’eux-mêmes car l’on sait intrinsèquement quelle direction suivre. Petit à petit, en intégrant le quotidien, le yoga apporte un éclairage différent sur notre existence, un véritable changement de perspective. Et c’est précisément cet équilibre profond qui nous maintient alors en bonne santé. CQFD !
6) Quel lien le yoga peut-il y a voir en le yoga et le COQ Hotel Paris ?
On se sent aussi bien en Savasana (la posture de relaxation qui clôt chaque cours) qu’installé sous la verrière de l’hôtel, galvanisé par la lumière qui afflue, et le calme qui y règne. Alors la rencontre des deux promet un état de sérénité pareil à nul autre ! Rendez-vous dimanche 11 juin, à 11h, pour en faire l’expérience !
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